

la majorité
Bien que souvent le théâtre de préjugés tenaces, la pratique sportive constitue aussi un formidable terrain d’apprentissage de la tolérance.
Plus elles repoussent les limites du possible, plus les performances des athlètes ridiculisent les différences qui alimentent les discriminations.
Qu’iels soient médaillés olympiques ou anonymes, en situation de handicap, LGBT+, réfugié·es, ou autrement issu·es d’un groupe minoritaire stigmatisé, les sportif·ves ayant accepté de participer au projet La Majorité ont en commun des capacités physiques et mentales extraordinaires, et une détermination sans faille à se réaliser, quels que soient les obstacles rencontrés pour y parvenir. Un message encourageant, et inspirant pour les jeunes qui ont eu la chance de les rencontrer. Armé·es d’enregistreurs et d’appareils photo, 15 adolescent·es résident·es du 19ème ont réalisé les portraits et reportages photo présentés dans l’exposition, au cours d'ateliers et stages/séjours répartis sur l'année scolaire 2020.
Outre les panneaux de l'exposition (consultables ici), les jeunes ont produit l'ensemble des contenus présentés ci-dessous au cours de l'année scolaire, en surmontant les complications et empêchements liés à la crise sanitaire du COVID à commencer par le confinement de mars - avril 2020.
LES REPORTAGES
ET LES RENCONTRES
LES ATELIERS

Pour cet atelier, les enfants ont réalisé différentes prises de vues, Une photo nette, bien cadrée, du modèle avec un effet d’image filée : modèle net et arrière plan flou/filé.

Pour cet atelier, les enfants ont réalisé différentes prises de vues, Une photo nette, bien cadrée, du modèle avec un effet d’image filée : modèle net et arrière plan flou/filé.

Pour cet atelier, les enfants ont réalisé différentes prises de vues, Une photo nette, bien cadrée, du modèle avec un effet d’image filée : modèle net et arrière plan flou/filé.

Pour cet atelier, les enfants ont réalisé différentes prises de vues, Une photo nette, bien cadrée, du modèle avec un effet d’image filée : modèle net et arrière plan flou/filé.

Atelier d'initiation au cadrage photographique en studio et à l'extérieur.

Atelier d'initiation au cadrage photographique en studio et à l'extérieur.

Atelier d'initiation au cadrage photographique en studio et à l'extérieur.

Atelier d'initiation au cadrage photographique en studio et à l'extérieur.
Défis confinés
Pendant la période du confinement suite au COVID-19, les ados ont participé à plusieurs activités à distance et iels nous ont montré beaucoup d'enthousiasme et de créativité. Pour cette activité, ils.elles ont créé des portraits originaux de sportif·ves issu·es de minorités et se sont mis en scène sur fond vert. Découvrez leurs créations !
STOP MOTION
MISE EN SCÈNE
SUR FOND VERT
dessins DE
SPORTIF·VES




LES SPORTIF·VES
AMY TOUNKARA
Danse Urbaine
25 ans

Amy Tounkara est diplômée d’Histoire, de communication et de Lettres de la Sorbonne et Paris VII. La jeune écrivaine a publié un essai critique et analytique Les dessous des princesses Disney (Aparit-Edilivre, Paris 2018) parmi d’autres écrits. Elle rédige également un blog (La femme en papier.com) et anime des ateliers d’écriture, pour donner un espace et une visibilité à une figure de femme libre moderne, racisée, religieuse, et voilée. C’est aussi dans cet esprit qu’elle pratique la danse urbaine : un sport ou l’on s’amuse, on se libère et on se donne à voir, comme on est, un espace pour exister.
"Le sport, en premier lieu, je le pratique pour moi, tout simplement parce que j’aime ça. Par ailleurs, lorsqu’on porte le voile en France, on se rend compte que la moindre chose que l’on fait devient un peu politique. Quand j’annonce aller danser le jeudi soir, les gens sont surpris et se disent « ah! On peut porter le voile, et aller danser ? ». C’est une réaction assez curieuse... Finalement, pratiquer le sport voilée, ça challenge l’opinion que les gens ont sur les femmes musulmanes, ce qui est important."
ALPHA DIALLO
Capoeiriste
18 ans

Alpha Diallo, guinéen par sa mère et sénégalais par son père, est arrivé en France en 2018 au terme d’un terrifiant périple qu’il a entrepris à 14 ans pour poursuivre des études. C’est par le plus grand hasard qu’il atterri à Quimper où il finit désormais le lycée. Il a aussi découvert la capoeira avec l’association Ngoma Quimper, qui enseigne la capoeira Angola de Mestre Marrom. Cette lutte brésilienne rythmée par les tambours et percussions lui permet de décompresser et de s’exprimer physiquement et musicalement, il adore s’entraîner. Ça fait partie de sa vie maintenant. Pourquoi pas un jour l’enseigner lui aussi ?
"J’aime la capoeira parce que c’est à la fois un sport, une danse, un groupe d’individus. C’est quelque chose qui me libère aussi, un espace."
CHA
Football
38 ans

Cha est attaquante chez Les Dégommeuses depuis la création, en 2012, de cette équipe militante, féministe et lesbienne. C’est avant tout la philosophie de l’équipe qui l’a motivée. Si ces sportives issues de tous horizons s'entraînent deux fois par semaine, elles militent aussi, pour que la lesbophobie, la transphobie, la xénophobie, et autres folles phobies de tous poils, disparaissent du monde du sport... et du monde tout court. Les Dégos forment une grande famille qui s’active, sur tous les terrains, pour rappeler au monde entier qu’on ne transige pas sur la tolérance.
"À travers notre pratique sportive, on essaye de lutter contre les discriminations : racisme, sexisme, les différentes LGBT-phobies. J’aime cette équipe parce qu’ici on ne fait pas que du sport, on est pas là que pour se passer un ballon. On est ensemble, on crée des choses, on essaie de faire bouger les lignes. En fait, on essaie de montrer aux autres que le sport c’est important, sur différents plans."
FLORENT MEDINA
Poledance
26 ans

C’est à travers un projet documentaire sur une danseuse que le jeune cinéaste homosexuel a rencontré l’univers de la pole dance. A l’époque, il pratiquait la danse urbaine mais n’avait jamais osé franchir le pas de la pole dance. C’est devenu pour lui une véritable passion, sportive autant qu’artistique. A travers sa pratique, Florent Médina trouve des images pour parler du mouvement, de l’espace, du corps. Pour évoquer aussi la différence, le regard que les autres portent dessus, de la curiosité que l’on doit avoir sur les choses, ainsi que l’importance de pouvoir aimer et adhérer librement, malgré les préjugés.
"Il ne faut pas avoir peur d’explorer toutes les disciplines sportives ou artistiques qui nous rendent curieux. Ne pas s’arrêter aux a priori qu’on peut avoir sur tel ou tel sujet, telle ou telle discipline. C’est important de tester, de se renseigner, d’être curieux."
FANNY BERTRAND
PING-PONG
43 ANS

Fanny Bertrand a longtemps pratiqué le basket avant son accident de voiture qui la prive de l’usage de ses jambes. Sportive depuis toujours, elle ne peut envisager d’arrêter une activité aussi essentielle pour elle que boire ou manger. C’est trop compliqué de s’habituer au basket en fauteuil alors elle s’essaie au tennis de table et retrouve ses sensations sportives. Ça lui plait de pouvoir s’entraîner avec des valides. A 38 ans, elle espère une qualification aux J.O.
"Le plus grand moment, c’était la cérémonie d’ouverture des jeux paralympiques à Pékin. C’était un rêve de représenter la France dans un pays dont le tennis de table est le sport national !"
FABIEN LAMIRAULT
Ping-Pong
40 ans

Fabien Lamirault a remporté deux médailles d’Or aux JO de Rio en plus d’innombrables titres mondiaux et nationaux… Ce quarantenaire, père de trois enfants, a été victime d’un accident de voiture à 17 ans. Sportif depuis l’enfance, il a adapté ses pratiques pour tenir compte du handicap mais n’aurait pas pu renoncer au Sport. Il pratique le tennis de table en fauteuil depuis le début des années 2000 et est accro à la compétition.
"Les qualités d’un grand sportif ? De ne jamais lâcher, même quand on vit des moments compliqués. Ce n’est pas facile! On a tous des déceptions. Mais c’est important de garder confiance en soi, d’y croire."
MARIE AMELIE LE FUR
Athlétisme
32 ans

Marie-Amélie Le Fur, sprinteuse française multi-médaillée paralympique, pratique l’athlétisme depuis son plus jeune âge. A l’adolescence elle est amputée d’une jambe, des suites d’un accident de scooter. Solidement entourée et motivée par une envie inébranlable de reprendre le sport, Marie-Amélie se remet à courir quatre mois après l’accident. Quelques années plus tard, elle est sacrée championne paralympique (entre 2008 et 2014 elle remporte quatre médailles dont deux fois l’Or). Professionnelle et maman d’une petite fille, la sportive trouve aussi le temps, entre deux entraînements, d’apporter son soutien à de nombreux projets favorisant les inclusions. Elle partage inlassablement son message d’espoir et de tolérance. Le handicap n’est pas la fin du monde pour celles et ceux qui le subissent, si les autres ne le voient pas comme tel.
"Le sport est un outil social puissant pour les minorités. Il peut être un facteur d’inclusion sociale. Tout simplement parce qu’il amène à être ensemble, donne un point commun, incite les gens à partager, à vivre un moment de plaisir ensemble. Il permet aussi de développer la confiance en soi. Dans le monde du handicap, on voit beaucoup d’enfants, de jeunes retrouver confiance en eux, en leurs capacités, grâce au sport."
MICHAEL JEREMIASZ
Tennis en fauteil
38 ans

Michael Jeremiasz, le tennisman français est paraplégique depuis une chute de ski, l’année de ses dix-neuf ans. Très vite après l’accident, il a repris le Sport, qui l’a aidé à s’en sortir. Ex numéro 1 mondial, il a remporté de nombreux tournois du Grand Chelem et quatre médailles olympiques. Déterminé à aider d’autres accidenté·es en situation de handicap à retrouver confiance en elles et eux, il a fondé l’association “Comme les Autres”. L’association oeuvre également à changer les regards et normaliser les échanges entre les valides et les autres.
"Quand tu as un accident, la première chose que tu veux faire, c’est du sport. Pas pour préparer ton ‘summer body’, mais parce que tu sors d’une longue période où tu es dans un milieu médicalisé, isolé. Finalement, c’est un formidable moyen de partir et de recréer du lien social, avec des gens qui sont issus de tissus sociaux différents, d’origine sociales différentes. C’est la meilleure école pour les personnes handicapées qui, malheureusement, sont souvent isolées."
MOHAMED DIAKITÉ
Coach sportif
28 ans

Passionné par le foot et par le sport en géneral, le guinéen Mohamed Diakite s’est réfugié en France pour poursuivre son rêve d'être coach sportif professionnel et avoir une meilleure qualité de vie. Accompagné par l'association Kabubu, il s'intègre dans la société française par le biais du sport.
"Si tu me vois, tu ne devineras pas mon âge ! C’est parce que j’ai toujours fait du sport qu’on pense que j’ai 20 ans… Alors mon conseil à la jeunesse, c’est de pratiquer régulièrement."
MAXIME THOMAS
Ping-pong
36 ans

Maxime Thomas est en fauteuil depuis 15 ans, a commencé le tennis de table à sa sortie de l'hôpital. 20 ans plus tard il est multi-médaillé à l’échelle olympique et mondiale. Pour lui, les handi-sportifs ne sont pas des personnes en situation de handicap qui font du sport, mais des sportif·ves en situation de handicap.
NICOLAS SAVANT-AIRA
Ping-pong
39 ans

Nicolas Savant-Aira pousse la porte d’un club handisport pour renforcer son autonomie au quotidien. Il y découvre l’athlétisme, le basket fauteuil, la natation et le tennis de table. En 2003, son parcours débute en équipe de France jusqu’à la médaille de bronze aux Jeux Paralympiques de Londres. Le marseillais de 39 ans a acquis une vitesse de jeu, une passion, une force et une envie qui impressionnent.
"C’est vrai que le tennis de table, valide ou pas valide, n’est pas vraiment en haut de l’affiche. On aimerait bien en voir à la télé plus souvent, comme d’autres sport bien plus médiatisés. Mais on est sur le bon chemin ! On a vu du tennis de table handi aux Jeux paralympiques de Rio retransmis à la télévision par exemple. Les médias s’intéressent à nous, petit à petit."
PARWIZ ARABZAI
MMA
31 ans

Champion de France en MMA, Parwiz Arabzai, un jeune afghan de 21 ans est réfugié en France depuis juin 2019. Il poursuit également une formation dans l’encadrement sportif et le coaching avec l’association Kabubu.
"Ce que j’aime dans le MMA, c’est que c’est un combat libre. C’est un mélange de muay thaï, de lutte, de boxe... On peut amener au sol, utiliser ses genoux, ses pieds, tout."
TIFFANY LOGETTE
Athlétisme
36 ans

Tiffany Logette est une sprinteuse vosgienne multi-médaillée au niveau national. Atteinte de rétinopathie, elle a perdu dramatiquement la vue à partir de 2017. Résolue à poursuivre le sport, elle a cherché un guide pour courir à ses côtés. L’athlète Jordan Rollot se prête au jeu et le duo devient inséparable, sur la piste comme dans la vie. Ils courent à deux, adaptant leur pas et leur vitesse. Tiffany évoque la douleur face à l’exclusion quand elle était plus jeune. Mais ses excellentes performances sportives l’aident à changer de regard sur la maladie. Aujourd’hui elle souhaite diffuser un message de confiance et d’espoir à ceux et celles qui connaissent le handicap. Il peut s’apprivoiser et receler des ressources et des chemins insoupçonnés !
"Aujourd’hui, le handisport n’est pas encore assez médiatisé. Dans notre société, on est vite mis dans une case quand on est handicapé. Certains championnats d’Europe ne sont même pas retransmis à la télé. C’est problématique de nous isoler ainsi, car au-delà du handicap, on est des personnes comme tout le monde."
THIBAUT RIGAUDEAU
Triathlon
39 ans

Le jeune vendéen de 29 ans est atteint d’une rétinite pigmentaire diagnostiquée à 8 ans qui ne l’a pas arrêté dans ses objectifs professionnels et sportifs. Après une licence STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives), Thibaut Rigaudeau termine un master de kinésithérapeute. Sportif de famille, il a toujours été encouragé par ses parents. Il pratique d’abord le football, puis le cécifoot avant de se lancer dans le triathlon il y a 2 ans. A quelques mois des Jeux Olympiques, il espère la qualification aux épreuves de Tokyo, rêve d’une médaille…. et s’entraîne d’arrache-pied.
"En fait, le conseil que je donnerais à n’importe qui, c’est que quand on veut on peut. Peut importe qui on est, d’où on vient, les difficultés qu’on a, si on veut on peut se donner les moyens d’y arriver. Essayer de faire le maximum pour y arriver, que ce soit dans le sport ou dans la vie professionnelle, l’important c’est se donner les moyens d’y arriver."
THOMAS BOUVAIS
Ping-pong
28 ans

Thomas Bouvais est un pongiste de 29 ans qui souffre de nanisme. La maladie lui cause des douleurs articulaires et fragilités. Ce qui ne l’empêche pas de s’entraîner avec ténacité, depuis le plus jeune âge, en général avec des valides. Il a participé à plusieurs éditions des Jeux Olympiques et espère se qualifier pour les jeux de Tokyo. La cause qui lui tient le plus à coeur est celle de l’égalité de traitement, entre valides et invalides mais aussi à l’égard de toutes les minorités, dans le monde en général.
"Les qualités d’un grand sportif? De ne jamais lâcher, même quand on vit des moments compliqués. Ce n’est pas facile! On a tous des déceptions. Mais c’est important de garder confiance en soi, d’y croire."
SANDRA FORGUES
Canoe-Kayak
50 ans

Sandra Forgues, anciennement Wilfried, est une ancienne championne olympique de Canoë. "Wilfried était un garçon réussi” explique Sandra. Sportif de haut niveau, ingénieur, marié et père. Cet homme hors du commun est devenu une femme incroyable. Si elle a arrêté la compétition, Sandra pratique de nombreux sports, en plus d’une vie professionnelle remplie et d’activités politiques pour le mouvement UNE (nouvelle énergie). Elle raconte inlassablement son histoire pour sensibiliser le public à la condition des transgenres, qui ne sont ni malades, ni monstrueux, juste minoritaires.
"Dans les années 60, les femmes avaient interdiction de faire du marathon. Les jeunes générations ne le savent pas forcément. Il a fallu combattre, il a fallu que les femmes s’émancipent, et prouvent qu’elles aussi étaient en capacité, et quelle capacité !"